Captieux , les novillos , très faibles, gâchent la fête

Arènes de Captieux, dimanche 11 juin
novillada de la Féria Rugby et Toros
photos Nicolas Couffignal et Matthieu Saubion

6 novillos de Luc et Marc Jalabert de faibles à très faibles
Pablo Aguado : un avis et silence, silence
Diego Carretero : silence, silence
Andy Younès : une oreille, deux oreilles
6 piques avec une chute
Cavalerie Bonijol
Prix à la meilleure estocade : Andy Younès
Prix à la meilleure pique : Tomas Copete « Tomasete »
Président : Miguel Telleria
8 à 9/10 ème d’arène  (moins de fréquentation que les années précédentes)
Météo de juillet andalou qui a retenu certains spectateurs auprès de leur climatisation.



Juin est le mois des toros en Gironde. La temporada commence dans ce département avec une novillada à Captieux, puis se termine par une non-piquée et une corrida, quinze jours plus tard, à La Brède. 
Cette année , la novillada capsylvaine ne restera pas dans les mémoires. La faute à un lot de novillos des Frères Jalabert faiblissime. D’un trapio conforme à la catégorie de la placita, ils n’ont pas eu les moyens physiques nécessaires pour permettre aux toreros d’exploiter le fond de noblesse de ces utreros.
Bien entendu , ils ont été mal piqués mais ils n’ont pris chacun qu’une seule pique. Ces premiers tercios n’ont fait qu’accentuer le manque de moyens physiques des bichos ;

L’attente des novillos , en pleine chaleur, dans le camion peut expliquer en partie le manque de force , mais elle n’explique les trains arrières «raides » de certains et en particulier du quatrième. Handicap qui n’est pas sans rappeler celui des Yonnet sortis à Mimizan, l’an passé.
Face à de tels adversaires, il n’est pas question de faena, de lidia et d’émotion « transmise » par un toréo profond. Il faut créer par une tauromachie sur un petit terrain, des « effets » de muleta. L’intérêt du combat entre l’homme et l’animal ou la beauté artistique d’une série de passes ne peut exister faute d’opposant.
Des trois novilleros, seul Andy Younès a su se mettre sur ce registre. Ses deux faenas sont marginales, plus trémendistes que toreras mais elles ont porté sur un  public venu essentiellement pour voir couper des oreilles. Comme l’arlésien tue très mal et vite  au premier et plus sincèrement au second., il coupe trois trophées dont deux très généreux comme souvent à Captieux.
Sous les yeux de sa  Peña  française , le sévillan Pablo Aguado ouvre les débats. Le premier Jalabert , plutôt léger, humilie bien mais montre des signes de faiblesse dès les premiers capotazos.  A la muleta, le bicho est noble. Aguado veut lui servir sa tauromachie en le toréant vers le bas. Le bicho tombe. Le reste de la faena à  mi hauteur comprend quelques jolis passages mais manque forcément d’émotion.  Pablo conclut mal à l’épée une faena trop longue.

Le quatrième est boiteux et handicapé du train arrière. Il ne permet pas de lier la moindre série de passes. Aguado abrège d’une demi en place et deux descabellos.

Diego Carretero se remet juste d’une blessure. C’est un torero qui a besoin pour s’exprimer d’un adversaire encasté , comme, en 2016, les Pedraza de Garlin et Saint Perdon.
Le second Jalabert , faible , laisse son peu de forces au cheval.  Il a une charge courte, s’appuie sur le torero qu’il finit par accrocher. D’une faena décousue , on retiendra trois naturelles. La mise à mort est à oublier.

Le cinquième manque de force mais arrive à suivre la muleta au troisième tiers. Soso, il ne transmet pas d’émotion. Carretero fait  l’effort de se centrer pour une bonne série de chaque main sans faire vibrer le public. Même son estocade engagée ne réveille pas le conclave.  La grande maladresse du puntillero agacera, elle,  le public qui sifflera même le torero à son retour au burladero.


Andy Younès  ne touchera pas un meilleur lot que ses collègues mais il réussira à porter sur le public. Son  premier, mal piqué, arrive à la muleta avec une charge « réduite ».
Sans se croiser, l’arlésien commence sa faena de façon classique mais brouillonne. Il la termine par une tauromachie plus encimiste qui lui permet de connecter avec le public. Il coupe une oreille malgré un vilain julipié très rapide d’effet qui parait convenable à un public peu exigeant si ce n’est sur « l’efficacité » de l’estocade.

Le dernier a un peu plus d’allant que les cinq premiers. Il est noble. Après un début de faena à la Castella , Younès commence par toréer le public. Il finit par revenir à une tauromachie plus sincère, en fin de faena et enchaine alors deux séries excellentes de derechazos et naturelles, histoire que les aficionados ne partent pas trop frustrés. L’estocade est cette fois-ci sincère et engagée mais plus longue à faire effet que la première. Le président accorde deux oreilles, « histoire de faire comme si » la course avait été brillante et entretenue. Il n’aurait plus manqué que le mayoral salue.


Ainsi se termine une novillada à oublier en attendant l’édition 2018 de la Féria Rugby et Toros.
Ce weekend, cartel à ne pas manquer à Aire avec les Baltasar Iban, dont certains sont colorados et très costauds (Aldanueva ???) et Juan del Alamo un des triomphateurs de la San Isidro.


Thierry Reboul 

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