Novillada concours de Saint Perdon 2015
Arènes de
Mont de Marsan, dimanche 30 août :
Novillada concours des fêtes de Saint Perdon 2015
Photos de Laurent Larroque
Louis Husson : Partido de Resina
(silence avec deux avis) ,El Cubo (salut au tiers)
Joaquin Galdos Moreno : Parladé
(salut au tiers), Astarac (une oreille avec un avis)
Juan de Castilla : Dolores Aguirre
(salut depuis le callejon), El Añadio (vuelta)
14 piques (quinze rencontre)
Cavalerie Heyral
4/10ème d’arènes sous un soleil de
mi-juillet qui a fait migrer les aficionados vers les places à l’ombre.
Prix au meilleurs novillo :
desertio
Prix au meilleur piquero :
desertio
Le paseo s’est immobilisé en piste ,et
une minute d’applaudissements a été observée en mémoire du torero José Cubero "El Yiyo" tué en piste il y a trente ans.
C’est désormais une tradition, la peña
La Muleta de Saint Perdon a organisé dans les arènes du Plumaçon sa novillada
concours. L’édition 2015 n’a pas été au niveau des deux précédentes. A l’exception
du Parladé, appelé de la dernière heure, les novillos sont sortis bien
présentés. Malgré des détails positifs
pour chacun, aucun n’a été bon dans les
trois tiers, ni exceptionnel dans un des tercios. Seul le tercio de piques de l’Astarac
a été du niveau attendu pour une novillada concours. A la muleta, ceux qui se
sont avérés nobles, ont manqué de forces pour durer et transmettre un peu d’émotion.
C’est avec sagesse que les prix au meilleur novillo et au meilleur piquero n’ont
pas été attribués.
Premier
novillo : Ganaderia Partido de Resina, origine Pablo Romero, Caobo, n°3, 01/1012, Piquero Nicolas Bertoli
Bien présenté, il est par son trapio
et son pelage parfaitement dans le type de l’encaste. Abanto, il met bien la
tête dans la cape de Louis Husson
pour une première série puis il freine dans la seconde.
Le toro est faible.
Il vient avec un fond de bravoure deux fois au cheval .Par manque de forces, il
ne pousse pas la première, la seconde se limite à un picotazo. Il est très bien
banderillé par El Santo et Manolo de los Reyes qui sont invités à saluer. Après de bons doblones,
le torero se fait secouer sur les premières séries de naturelles. A droite, le
Partido se défend .
Tardo, il vient par à coups. Louis manque de confiance et
finit par se faire dominer par un bicho qui devient compliqué à droite. Il
tarde à venir sur la gauche où le Pablo Romero, soso, passe mieux .Non dominé et très faible,
le toro se décompose et est difficile à fixer pour la mort. Le jeune landais,
hors de forme, tue mal de deux demies très mal placées et deux descabellos. Il
entend quelques sifflets en regagnant les burladeros.
Second
novillo : Ganaderia Parladé, origine Domecq, Inductor, n°23 ,12/2011. Piquero Felipe Lopez.
Ce novillo a remplacé à la dernière
minute celui de Fernando Peña trop tôt parti du campo. Il dépare le lot sorti
ce jour, mais il est compliqué, au dernier moment, de trouver un toro bien fait
et dont l’ancienneté s’intègre à la bonne place dans le cartel initial.
Léger, il est gacho et un peu brocho, Joaquin Galdos est extra dans les
passes de réception à la cape. Après
plusieurs tentatives, l’utrero est bien mis en suerte au cheval. Mal piqué, il
ne s’emploie pas sous le fer lors des trois rencontres , la première sans que le
fer ne soit mis. Sur le quite de Juan
de Castilla, il s’arrête dans la cape. Faible, il commence à se décomposer et
met en danger, sur une faute, le colombien à la fin de son intervention. A droite,
Galdos le reprend en main et peut enchaîner sur deux excellentes séries, très
dominatrice. La présidence lance la musique.
Le torero, bien meilleur que le toro, commettra
l’erreur de vouloir se synchroniser avec l’air joué par les musiciens d’Al Violin.
A gauche, par exemple, le Domecq est moins bon .Au lieu de toréer, comme à droite avec autorité
pour corriger les défauts du bicho, il toréé avec lenteur et pèse beaucoup moins sur le Parladé. La faena,
perdra à cet instant en efficacité. Elle est quand même conclue par des adorños
de qualité. Le péruvien va fracasser à l’épée (deux pinchazos, une mete y saca
très tombée, un bajonazo avec hémorragie) et doit se contenter de saluer au
tiers.
Troisième
novillo : Ganaderia Dolores Aguirre, origine Conde de la Corte-Atanasio
Fernandez, Caracorto, n°24, 02/12.Piquero Juan Melgar.
Ce novillo est complètement dans le
type de l’encaste tant par son physique que par son comportement. Abanto, il
fuie les capes puis s’allume sous le fer en deux rencontres .En manso, il
pousse en faisant tinter les étriers.
Juan
de Castilla a manifestement envie de bien faire .Il va faire preuve de
bonne volonté et de courage face à un intéressant novillo qui demandait un plus grand bagage technique .Le Dolores se
révèle à la muleta. C’est un manso con casta. Il vient bien à droite en
baissant la tête, mais il ne pardonne aucune erreur.
Il faut l’obliger avec une
autorité que le jeune colombien ne possède pas encore. Il acquiert le soutien
du public, mais pas la soumission du toro qui finit par prendre le dessus. De
Castilla tue mal (un pinchazo très bas, un pinchazo et un golletazo). A l’appel
du public, il salue depuis le callejon.
Quatrième
novillo : Ganaderia El Cubo, origine Murube-Urquijo-Domecq par Domingo
Hernandez, n°48, Forajido, 12/2011.Piquero Laurent Langlois.
Le novillo est un grand costaud qui va
poser des problèmes à la cuadrilla pour le fixer (bon travail d’El Santo). Mal
mis en suerte il prend une première pique appuyée sans vraiment pousser. Mis au centre et bien cité,
il prend un troisième puyazo meilleur que les précédents . Dommage qu’il ne soit pas
présenté au cheval, une autre fois pour
le tester .
Avant d’arriver à la muleta, il va prendre beaucoup trop de
capotazos et va prendre un gros coup de tête. Aux banderilles, il saute au
visage des peones. Louis Husson démarre bien la faena par une
bonne série de doblones. Le toro est noble .Intéressant il vient bien et permet.
La faena comporte de bons moments. Pas toujours très croisé, sur un extraño, le
torero finit par se faire accrocher sévèrement et prend un puntazo mal placé.
Après avoir récupéré, il reprend la muleta. Le toro s’est décomposé .Husson tue
d’une entière très en arrière. Il salue au tiers avant de partir à l’infirmerie
pour y être soigné. Il reviendra en piste à la fin de la faena de Galdos.
Cinquième
novillo : Ganaderia de l’Astarac, origine Pedrajas par Riboulet, n°08,
Quitapienso 02/2012.Piquero Luis Miguel Leiro.
L’astarac est le novillo le mieux
présenté du concours. Haut, costaud, bien armé il a déjà un physique de cuatreño.
Il est abanto .A la pique, il viendra trois fois et poussera au contact du fer.
Il est plus manso con casta que brave. Placé à distance, il se rapproche au
pas, marque un arrêt puis charge. Il est
gazapon et un peu fuyard.
En trois séries très techniques, Galdos le corrige à droite. A gauche, où, soso, le toro manque de
charge, le péruvien impose son autorité. L’utrero manque d’étincelle et de
transmission ,le trasteo de Galdos est intéressant mais manque de « brillant »
pour passer la rampe .Très dominateur , le garçon a du mal à apporter par sa
tauromachie l’émotion que ce type de toro n’apporte pas. Il tue d’une entière
un peu de côté et coupe la première oreille de la course.
Sixième
novillo : Ganaderia El Añadio, origine Santa Coloma / Coquilla, n°6,
Cateto, 02/2012. Piquero Theo
Très joli novillo, complètement dans
le type Coquilla, il met bien la tête dans la cape. Il est faible et prend deux
piques sans grande conviction. Souvent avec cette origine, le novillo se révèle à la
muleta pour peu que le torero l’oblige. C’est ce que va faire Juan de Castilla. Le toro se révèle
noble à droite et à gauche.
Le torero
est appliqué et élégant .Il manque juste un peu de forces au toro pour que la
faena gagne en transmission et prenne une autre dimension. Le toro va à menos
et le colombien prolonge trop son ouvrage. Il tue mal (deux fois 1/3 de lame, une entière en avant).Le
public invite Juan de Castilla à faire une vuelta.
Ainsi s’achève une novillada concours
en demi-teinte. J’imagine les socios de La Muleta un peu déçu. Mais les choses
de toros sont ainsi et rien n’est gagné par avance, surtout si on a le courage
de sortir des sentiers battus..
De toute façon la formule a déjà bien
fonctionné et fonctionnera forcément à nouveau. Il reste aux organisateurs à ne pas baisser les bras et à remettre le
travail sur l’ouvrage et le camping-car sur les routes. Quant au public, il
faut qu’il continue à les soutenir. Il y a eu de grands moments en 2013 et 2014,
de bons en 2015, il n’y a pas de raisons
pour que 2016 ne soit pas un grand cru.
Prochain rendez vous samedi et
dimanche prochain à Bayonne.
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