Journée taurine au Houga

Arènes du Houga, dimanche 12 octobre : novillada non piquée de la Feria 2014
Deux erales de Camino de Santiago et deux de L’Astarac pour
Andy Younès : salut au tiers, salut au tiers
Luis David Adame : silence, salut au tiers
Arrastres des 1er ; 3ème et 4ème applaudies
6/10 ème d’arènes



A l’exception du second trop faible, les novillos de Jean Louis Darré ont fait honneur par leur présentation et leur comportement à leurs devises respectives.
Les jeunes novilleros qui les affrontaient, ont manqué de recours et de motivation. Ils sont passés à côté des possibilités offertes par le bétail. Fatigue de fin de saison ou difficultés à sortir des modèles standards appris, ils n’ont pas eu l’autorité et le sens de la lidia pour s’imposer face à des bichos nobles et encastés.  A ces carences techniques se sont ajoutées des défaillances à l’épée d’où le palmarès



Le premier eral est un Astarac. Haut et bien charpenté, il humilie bien dans la cape d’Andy Younès. Le toro est noble, mais ce n’est pas un bonbon. Il a de la caste et demande une faena adaptée avec un toréo autoritaire. Comme souvent le jeune arlésien va réciter une leçon apprise avec des passes bien exécutées mais qui ne pèsent pas sur le toro. Visiblement fatigué, il a tué 4 erales la veille à Fourques (30), il torée mécaniquement, escamote le troisième temps de la passe en retirant trop vite la muleta .Les qualités manifestes du bicho ne sont pas exploitées. La mise à mort est trop longue pour un public « moderne » (2/3 de lame en arrière peu efficace et un descabello). Le protégé de Gilles Raoux doit se contenter de saluer au tiers alors que l’arrastre est applaudie.




Le second est un joli Camino de Santiago. Il est faible et doit être économisé à la cape et surtout à la muleta. Le toro est noble mais il manque de transmission d’autant que Luis David Adame toréé sans passion. C’est élégant mais très scolaire et peu engagé. Silence après une entière sincère mais plate et deux descabellos.




Le troisième est un Camino de Santiago. Dès le premier tercio, il fait preuve d’une très grande noblesse. Il boit littéralement le leurre. Il répète à droite et à gauche et va à mas lors de la faena. Il y a en piste tous les ingrédients d’un triomphe .Pourtant Andy Younès va passer à côté.  Il ne canalise pas la charge de l’eral, les passes sont tronquées et il semble s’ennuyer en toréant.  Là où on attend douceur et temple, on a brusquerie et demi-passe .En fin de faena, il saoule le toro en ne laissant pas respirer et le toro charge avec moins de franchise. La mise à mort va s’en trouver compliquée, Andy pinche quatre fois avant de conclure par une entière de côté. Salut au tiers et arrastre applaudie.




Le dernier becerro, Astarac, est superbement présenté. Très complet, il va faire preuve de noblesse et de caste. Il vient de loin et permet à Luis David Adame de réaliser les meilleures séries à droite et à gauche. Souvent  les toreros insistent  trop face à des adversaires qui ne chargent plus .Peu motivé le mexicain va écourter la faena et ne pas exploiter les qualités du novillo Il tue mal (1/3 de lame ,3 pinchazos, une entière et un descabello). Le cadet des Adame salue au tiers (sic), l’arrastre est fort justement ovationnée.



Pas de trophées, pas de triomphateur, les prix mis en jeu sont partagés entre les toreros, je les aurais personnellement accordés à l’éleveur, dommage qu’il n’ait pas été invité à saluer. Jean Louis Darré et son équipe exprimaient  leur déception d’avoir vu d’excellents novillos partir sans avoir pu, par la faute des toreros, exprimer tout leur potentiel.

Le matin, une tienta de becerras de Camino de Santiago nous a permis de voir une vache exceptionnelle ; Très complète, elle a permis au torero Camille Juan de se régaler en la toréant. Elle rejoindra bientôt « l’équipe » des reproductrices. Les deux autres vaches (provenant de deux autres étalons) ne seront pas retenue faute de bravoure ou de noblesse. Ce type de matinée, très pédagogique, est à renouveler et mériterait d’être suivie par un public plus nombreux et en particulier des jeunes aficionados.


Une poignée d’antis agitant des pancartes mélangeant intégrisme religieux et militantisme animalier ont campé devant  les arènes. A l’issue de la course, ils ont été renvoyés dans leurs lugubres tanières par les aficionados excédés, quel plaisir !!! . Je commence à particulièrement apprécier le caractère des gersois.


C’est un autre élevage du Sud Ouest qui va être à l’honneur dans les prochaines semaines . Il s’agit de la ganaderia Malabat de Pascal Fasolo  qui organise une ferrade le 19 octobre et surtout présentera sa première non piquée à Saint Sever le 11 Novembre.

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